La co-écoute est une pratique d’entraide émotionnelle. Deux personnes partagent un temps d’écoute égal à tour de rôle. La personne écoutée parle de ce qui lui pose souci de façon ponctuelle ou récurrente, d’évènements passés, de sa situation actuelle… Il n’y a pas de porte d’entrée unique dans une séance de co-écoute, et la parole elle-même n’est pas nécessaire. Quand des décharges émotionnelles arrivent, telles que des rires ou des pleurs, elle les laisse faire. Tout le monde a déjà goûté aux bénéfices des émotions exprimées dans sa vie courante, du fou-rire qui détend une atmosphère trop tendue aux larmes qui soulagent la peine. Nous avons déjà vécu aussi d’être submergé·e par une émotion d’une façon délétère : l’accès de colère qui blesse l’autre, la honte qui inhibe l’action… Ce sont des moments où nous a manqué une distance avec notre émotion, une possibilité de voir ce qu’il se passait et donc d’agir sur la situation. Dans une séance de co-écoute, nous plongeons dans l’émotion tout en ayant un regard sur elle. Ainsi nous apprenons peu à peu non seulement à accompagner ce processus de régulation émotionnelle qui apaise nos tensions, mais aussi à distinguer ce qu’il se passe en nous dans la vie quotidienne.
La co-écoute est une pratique relationnelle : ce processus que nous traversons est soutenu par notre co-écoutant·e. Son rôle est d’être accueillant·e et attentif·ve, et ses interventions ont pour unique intention de favoriser notre travail, de façon plus ou moins active. En pratiquant régulièrement avec une autre personne, on apprend peu à peu à s’accompagner mutuellement via des retours sur nos séances. La co-écoute se pratique également en groupe. Cela permet d’aborder certains sujets ou certaines émotions spécifiques. La relation de co-écoute est une forme de relation à part entière : ainsi il est possible de développer des relations, parfois sur le long terme, exclusivement dédiées à la pratique de la co-écoute. Il est également possible de pratiquer avec nos proches.
Les formations sont gratuites ou payantes selon les formateur·trices, mais toujours accessibles. L’apparente simplicité de cette pratique fait qu’elle est parfois transmise très rapidement. Mais les écueils sont alors nombreux, entre le non respect du cadre et des règles et le manque de compréhension théorique et pratique. La co-écoute touchant à l’intimité, il est important d’avoir de bonnes bases afin de ne pas nuire. La règle la plus importante est celle de la confidentialité : les personnes ne parlent pas de ce qui s’est dit dans une séance, y compris entre elles, et même lorsqu’elles ont une relation sociale par ailleurs (ami·es, conjoint·es…). Une autre règle incontournable est celle de la responsabilité de notre propre séance. C’est bien à chaque co-écoutant·e de prendre soin de soi, des autres et de l’espace environnant lorsqu’il·elle est écouté·e.
La co-écoute permet de prendre en charge de façon autonome et mutuelle une partie des nœuds qui entravent nos vies, et ce gratuitement une fois qu’on est formé·e. Mais pour s’exercer correctement cette autonomie nécessite une bonne connaissance de nos limites : les nôtres, celles de nos co-écoutant·es et celles de la pratique elle-même. Ainsi, la co-écoute ne peut pas remplacer une aide thérapeutique lorsque celle-ci est nécessaire pour diverses raisons.
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