Quelques éléments critiques de l’organisation Re-evaluation Counseling (RC)

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Introduction

J’ai suivi une formation à la co-écoute début 2012 au sein de l’association Réévaluation par la Co-écoute, branche française de l’organisation Re-evaluation Counseling (RC). Pendant sept ans, j’ai appris et approfondi la pratique de la co-écoute auprès de nombreux⋅ses co-écoutant⋅es et bénéficié de la diversité qu’offre un réseau d’une certaine importance. J’ai participé à de nombreux regroupements qui m’ont apporté un précieux support pour ma pratique et le plaisir de retrouver des personnes que j’appréciais. J’ai été inspirée par des écrits dont certains que je trouve toujours pertinents aujourd’hui. De tout cela je suis reconnaissante.

Plusieurs choses ne me convenaient pas dans cette organisation, mais j’ai pris dès le début la décision de ne pas m’attarder sur mes réticences afin de plonger dans la pratique elle-même, qui me faisait beaucoup de bien et que je m’appropriais par l’expérience. Au fil des ans cependant, il est devenu de plus en plus difficile pour moi de pratiquer, puis surtout d’enseigner la co-écoute au sein d’une organisation avec laquelle j’avais tant de désaccords (1). C’est au bout d’un long processus de réflexion que j’ai décidé de quitter RC, début 2019, afin de me mettre en accord avec moi-même.

Tout au long de ce processus j’ai pris des notes pour mettre ma pensée au clair. Après mon départ, je les ai peu à peu enrichies de nouvelles réflexions et rédigées de façon structurée. J’ai pris soin de référencer tout ce que j’avance, via des notes qui renvoient soit à des textes de RC, soit à des textes critiques de RC. Ces derniers, outre les informations qu’ils m’ont apportées, m’ont aussi aidé à penser. Mon souhait est que ce texte soit à son tour utile à toute personne qui se pose des questions similaires à celles que je me suis posées.

Je ne présente ici ni la co-écoute ni l’organisation RC et ne définis pas son vocabulaire spécifique, car cela m’amènerait trop loin. Si nécessaire, une présentation de RC peut être trouvée sur Wikipedia (2) et un glossaire est publié en ligne sur leur site (3).

Occultation des origines

Dans la brochure « Comment la réévaluation par la co-écoute a commencé » (4), Harvey Jackins raconte comment une expérience fortuite a été le point de départ dont a découlé toute la suite : il s’est retrouvé à écouter un ami qui traversait de graves difficultés et qui s’en est sorti rapidement et complètement dès qu’il a eu l’occasion de décharger émotionnellement toute la gamme de ses détresses émotionnelles. À la lecture de cette brochure, j’y ai personnellement vu un procédé narratif destiné à créer un récit fondateur de référence, procédé que j’avais déjà vu utilisé pour d’autres pratiques. L’histoire à la base n’est pas nécessairement fausse, mais elle est simplifiée et transformée, autrement dit, mythifiée.

Mais la mythification des origines va en réalité beaucoup plus loin. Dans une enquête importante sur RC publiée en 1993 (5), on apprend, documents historiques à l’appui, que l’organisation créée par Jackins en 1952, devenue par la suite l’organisation de RC, était originellement dédiée à l’étude et à la pratique de la Dianétique de L. Ron Hubbard, qui fondera plus tard la Scientologie. Jackins a ainsi créé la co-écoute après avoir été un collaborateur engagé de Hubbard dans les années 50 et en reprenant un grand nombre des concepts de la Dianétique, qu’il exposera dans son premier livre, The Human side of Human Beings (6), censé être le fruit de ses uniques recherches (7). On peut supposer que Harvey Jackins a, dans les années 50 et 60, effectué un travail de tri pour garder de la Dianétique seulement ce qui lui semblait pertinent, pour ensuite continuer à élaborer la co-écoute avec d’autres apports.

Ce qui selon moi pose problème, ce n’est pas tant l’existence d’un lien entre la co-écoute et la Dianétique. Une pratique se transforme avec le temps et ce qui importe est ce qu’elle devient. Ce qui pose vraiment problème est l’occultation de ce lien. Si la co-écoute a été construite à un moment donné de son histoire avec les concepts de la Dianétique, il est important de le savoir afin que ce savoir nourrisse notre réflexion. Il est plus facile de comprendre, puis éventuellement de transformer, tel ou tel aspect d’une pratique si on connaît son origine et son histoire propre.

A présent, le lien entre Jackins et Hubbard est mentionné sur le site de RC (8). Je suppose qu’avec internet il était difficile de continuer à nier cette information rendue publique et reprise par de nombreux textes critiques. Mais l’histoire est encore tronquée, Jackins s’étant soit-disant lié à Hubbard de façon anecdotique et seulement après avoir créé la co-écoute. Quant aux similitudes conceptuelles entre la Dianétique et la co-écoute, elles ne sont pas mentionnées. Il y a donc encore aujourd’hui une nécessité de se référer à des sources externes à RC si on veut réellement connaître les origines de la co-écoute.

Une théorisation problématique

Plusieurs problèmes se posent quant à la façon dont la co-écoute a été théorisée au sein de RC.

Un premier problème est le manque de références, comme on a commencé à le voir avec l’occultation des origines. La théorisation de la co-écoute prétend être construite à partir de l’expérience de son fondateur et de ses collègues, sans autres influences, et comporte uniquement ses propres évolutions internes au fil du temps. On chercherait en vain dans les écrits de RC l’indication d’un apport extérieur, un renvoi à un concept ou à un auteur qui aurait inspiré telle ou telle découverte. Impossible de distinguer ce qui est innovant, ce qui est repris tel quel, ce qui est repris et modifié, à moins d’avoir les connaissances qui permettent ce discernement. Cette façon de théoriser demande l’adhésion à ce qui est avancé et non pas la réflexion, qui a besoin d’éléments de contextualisation pour pouvoir s’exercer.

Un deuxième problème est l’idée qu’il y a une cause unique à l’ensemble des problèmes rencontrés par l’humanité (9) : les comportements et les pensées qui nous font souffrir, les problèmes relationnels, les troubles mentaux comme on le verra plus bas, mais aussi l’ensemble des oppressions sociales sont pensées comme étant la conséquence de la persistance de nos blessures émotionnelles non guéries. Ainsi, en pratiquant la co-écoute, on n’agit pas seulement pour prendre soin de soi, on contribue aussi à un mouvement de rétablissement global, on va dans le bon sens (10). On trouve une nouvelle façon de penser notre condition humaine et plus généralement la condition humaine dans le monde. Toutes les problématiques finissent par être comprises via ce filtre et la complexité disparaît, ce qui est reposant, mais aliène dans un même mouvement notre liberté de pensée.

Un troisième problème, qui découle logiquement du second, est qu’il n’est pas autorisé au sein de RC, et particulièrement en tant que formateur⋅trice, de se référer à des connaissances extérieures. Il n’est pas autorisé non plus d’évoquer d’autres façons de penser la co-écoute développées ailleurs qu’à RC. Par exemple, il n’est jamais évoqué l’existence de Co-Counseling International (CCI), organisation de co-écoute née dans les années 70 d’une scission avec RC, qui existe dans plusieurs pays, organise des formations et des rencontres et produit des écrits. Il n’y a ainsi aucune possibilité au sein de RC de comparer, d’amender ou d’enrichir ce qui est enseigné.

Harvey Jackins a historiquement développé la co-écoute d’une façon qu’il souhaitait scientifique (11). Le fait est que ce n’est pas le cas, la méthodologie scientifique répondant à des critères bien précis (12). Les procédés que je viens d’exposer sont en revanche assez proches de ceux d’un système de croyance. Cela ne signifie pas pour autant que tout ce qui a été pensé au sein de RC soit à écarter, mais plutôt qu’il convient de l’aborder avec un esprit critique bien éveillé.

Une vision réductrice de la santé mentale

Comme on l’a vu, les détresses émotionnelles sont perçues à RC comme étant à l’origine de l’ensemble de nos problématiques humaines, et donc a fortiori de l’ensemble de celles liées à la santé mentale (13). La décharge émotionnelle suivie de réévaluation étant vue comme le processus de guérison essentiel de l’ensemble de ces détresses, il est logique d’en arriver à affirmer que « la maladie mentale n’existe pas » (14). Les divers symptômes des troubles mentaux sont vus comme étant causés par la persistance des détresses émotionnelles et les manifestations très perturbantes sont comprises comme étant des tentatives sans cesse renouvelées de guérir ces détresses par la décharge (15). Ainsi, la pratique de la co-écoute est considérée à RC comme une découverte propre à remplacer à terme l’ensemble des méthodes thérapeutiques existantes (16).

Décharger leurs détresses émotionnelles permettrait aux gens de récupérer leur puissance de penser et d’agir et ainsi de s’organiser pour renverser l’ensemble des oppressions (17). « La société oppressive » a donc tout intérêt à maintenir les gens dans leurs détresses. Elle le fait à l’aide du système de santé mentale et de son bras capitaliste, l’industrie pharmaceutique et ses médicaments psychotropes, qui empêchent ce processus de récupération d’avoir lieu en bloquant les décharges. Ainsi, tout se tient et se répond, dans ce qui devient le contraire d’un système de soin.

Ce discours séduit de bien des façons : en questionnant la pertinence de catégories médicales imparfaites et parfois injustes, en dénonçant les violences et les failles bien réelles du système psychiatrique et de ses institutions, en pointant le recours abusif aux psychotropes, en offrant une perspective pleine d’espoir là où le sentiment d’impuissance est fréquent, en proposant un système explicatif cohérent à ce qui semble souvent inextricable, en reliant tout cela à une perspective sociale révolutionnaire de libération humaine.

Mais cette séduction opère à grand coup de simplifications et d’associations abusives. En réalité, chacun⋅e de nous peut avoir besoin un jour d’une psychothérapie, d’un médicament psychotrope, voire d’un internement en institution psychiatrique. Caricaturer ces recours nous éloigne de la possibilité de faire des choix éclairés, alors même qu’ils sont déjà bien souvent accompagnés d’un sentiment de honte ou d’échec dû à la stigmatisation des questions de santé mentale. Il y a ainsi un enjeu à nous approprier ce système de soin en affinant nos connaissances et en usant d’une véritable pensée critique, plutôt que de le rejeter en bloc au risque de notre santé. C’est aussi cette connaissance et cette pensée critique qui permettront de résister aux abus de ce système de façon efficace quand cela s’avère nécessaire.

Quant à la pertinence de la pratique de la co-écoute et de ses spécificités pour la santé psychique (son attention donnée à la décharge émotionnelle, sa réciprocité entre pairs, son ancrage dans la vie quotidienne…), c’est un sujet qui mériterait selon moi que divers acteurs de la société s’y attardent : associations de patient⋅es, groupes d’entraides en santé mentale, chercheur⋅ses scientifiques, psychologues… Mais pour que cela se produise un jour, il faudrait d’abord faire redescendre cette pratique sur terre, en la présentant honnêtement avec ses forces et ses limites, plutôt qu’en faire une panacée révolutionnaire.

La pensée ramenée à des détresses émotionnelles

Un bénéfice rapidement perçu quand on pratique la co-écoute est son efficacité pour arriver à clarifier nos idées. Mais à mon sens c’est bel et bien à nous-même de décider à quel moment nous avons besoin de faire de la co-écoute et pour quelle raison. En effet, dire à l’autre où sont ses détresses émotionnelles et ce qu’il⋅elle devrait travailler en co-écoute est inévitablement une projection de notre part – et qu’elle soit juste ou non n’est pas la question tant qu’on ne l’a pas sollicitée – mais c’est aussi et plus gravement une manipulation psychologique, en s’immisçant dans notre vécu intime.

Or, c’est un procédé couramment utilisé à RC, que j’ai pu observer et dont j’ai eu moi-même à pâtir à plusieurs reprises. Alors que je posais des questions sur l’organisation, sur le fonctionnement des finances, sur l’histoire de RC, sur tel ou tel point de théorie, on m’a couramment répondu que je devrais « faire des séances » pour décharger mes détresses sur l’autorité, sur l’argent, sur le point de théorie en question… Ce « conseil » bien sûr coupe court au dialogue, dans la mesure où il remplace l’échange d’arguments par une suspicion de confusion émotionnelle. Ainsi, l’attention se déplace d’un terrain réflexif à un terrain personnel, et l’objet même de l’échange disparaît. Ce sont souvent des personnes plus haut placées dans l’organisation ou plus anciennes qui usent de ce procédé sur l’autre, ce qui l’aggrave alors d’un abus d’influence.

Ce procédé est relevé dans un grand nombre de textes critiques. Je trouve particulièrement limpide la façon dont il est décrit ici : « Il y a (…) des témoignages d’anciens pratiquants de RC selon lesquels les idées ou les expériences qui ne rentrent pas dans le cadre théorique de RC sont rejetées comme des « restimulations » de traumatismes passés, plutôt que d’être traitées dans leur validité ici et maintenant (Rosen, 1978). Ceci inflige un triple coup à la pensée indépendante : la perception de la réalité par le pratiquant est invalidée, son droit d’exprimer ses propres idées est réfuté et son attention est dirigée vers les anciens traumatismes plutôt que vers l’observation et l’analyse actuelle. » (18)

Le but annoncé de la co-écoute RC étant de « recouvrer son intelligence » (19), ce discrédit systématique de la pensée indépendante crée une injonction paradoxale qui amène finalement à l’auto-censure de la pensée et de son expression, en prenant le pli d’envisager toute divergence de vue comme relevant certainement de détresses émotionnelles.

Une organisation qui empêche la communication

Il n’y a pas à RC de temps organisé qui soit consacré au questionnement collectif et à l’échange d’idées, ni dans les classes de base ni dans les divers regroupements. Je ne parle pas ici des temps consacrés aux questions et réponses à propos de tel ou tel point de l’organisation ou de la théorie, lors desquels les formateurs⋅trices et leaders apportent l’éclairage de leurs plus grandes expérience et compréhension, mais de véritables échanges où tout peut être questionné, où différents point de vue peuvent s’échanger, où l’intelligence de chacun⋅e peut se déployer sans la contrainte d’avoir à correspondre à tel ou tel présupposé, où tel point d’organisation ou de théorie peut véritablement être analysé à partir d’une réflexion construite.

Ces échanges pourraient tout de même avoir lieu pendant les temps informels des formations ou des diverses rencontres. Mais la « règle de non-socialisation » (20), qui interdit de nouer des relations entre les personnes se rencontrant pour la première fois dans un contexte de co-écoute, empêche cela. J’ai longtemps été convaincue de la pertinence de cette règle, pour l’ensemble des raisons qui sont explicitées dans le Guide : préserver la relation de co-écoute des tensions habituelles survenant dans les relations sociales, garder les projections qu’on fait les un⋅es sur les autres pour le travail de co-écoute, garantir une protection contre de possibles abus, etc. Je ne sais pas si le respect de cette règle assure réellement ce qu’elle annonce, je n’en suis plus si sûre aujourd’hui. Mais j’ai bien dû me rendre à l’évidence que dans les faits elle contribue en tout cas à empêcher l’échange d’idées, dans la mesure où, bien évidemment, partager des réflexions est une forme de socialisation.

Une autre règle qui empêche l’échange est celle qui codifie la façon dont il convient de traiter toute « attaque, critique et désaccord » (21). Sur le papier, il s’agit de prémunir l’organisation et les co-écoutant⋅es de la diffamation, et de gérer les désaccords et les critiques de façon à ce que les émotions soient déchargées d’abord en séance et le contenu entendu ensuite. Là aussi j’ai longtemps cru qu’appliquée à la lettre, cette règle pourrait être pertinente. Mais j’ai pu constater qu’en réalité elle bride toute expression critique et tout partage de désaccord, systématiquement ramenés à des détresses émotionnelles mal digérées, sans prise en compte effective de l’eventuelle pertinence du contenu.

La libre pensée sur la co-écoute ne peut donc pas vraiment circuler à l’intérieur de RC. Mais elle ne peut pas non plus s’exercer à l’extérieur. En effet, cette dernière règle décourage aussi les co-écoutant⋅es de partager leurs analyses en-dehors de l’organisation, donc avec leurs proches et au sein de leur milieu social, afin que soit préservée une bonne image de la co-écoute. Ainsi, ni dedans ni dehors il n’est possible de prendre un recul réflexif et d’échanger ouvertement sur la théorie, sur la pratique et sur l’organisation.

Malgré tout, des idées et des informations circulent ; il faut un système autrement coercitif pour empêcher ce besoin humain. Mais ces échanges, quand ils n’échouent pas rapidement sur un conseil de « faire une séance », ne peuvent pas se déployer à leur aise dans un tel contexte. Au final, sous prétexte de nous protéger les un⋅es les autres de nos « restimulations », c’est la théorie et l’organisation qui se retrouvent protégées de toute remise en question.

La question de l’homophobie

Harvey Jackins a pris position dans les années 70 pour affirmer que l’homosexualité résultait de détresses émotionnelles liées à la sexualité, et qu’on pouvait donc y remédier en faisant de la co-écoute (22). Cette affirmation a créé de fortes dissensions au sein de l’organisation et a fini par être atténuée, pour réapparaître finalement en 1995 – créant là encore des dissensions (23).

Le texte de 1995 n’apparaît pas sur le site de RC, mais a été conservé sur un site d’archive dédié à la critique d’une personnalité politique qui participait à RC (24). On peut aisément imaginer pourquoi RC a choisi de ne plus diffuser ce texte tant son homophobie est patente. On y apprend que les personnes homosexuelles sont victimes de leurs schémas de détresse, comme le sont « les toxicomanes », les « bons à rien » et les « abuseurs d’enfants », et qu’il faut les aider à lutter contre ces schémas afin qu’ils reviennent à un comportement « rationnel », comme par exemple se marier et avoir des enfants (25). Pour ce faire, les co-écoutant⋅es sont incité⋅es à travailler sur leur homophobie, définie comme la honte et le dégoût pour la proximité entre personnes du même sexe, afin d’offir aux homosexuel⋅les une écoute « habile et efficace ». Dans un même mouvement est affirmée une « opposition profonde à toute oppression des homosexuel⋅les » et une incitation à faire tout ce qu’il faut pour mettre fin à cette oppression. Ainsi, le sens des mots est dévoyé, et il devient possible de se croire allié⋅e des homosexuel⋅les tout en défendant ce qui est le cœur de l’oppression homophobe, à savoir que l’orientation homosexuelle est un problème à résoudre.

Ce discours est repris en 1999 (26), en mettant davantage l’accent sur la prétendue condamnation de l’oppression et de l’homophobie, tout en validant encore une fois l’idée que l’homosexualité est issue de détresses émotionnelles. Un outil insidieux est proposé, celui d’aborder cette idée sous forme d' »hypothèse ». Ainsi peut-on croire que la conclusion est ouverte et qu’on est libre d’explorer la question – peut-être au bout de cinquante séances va t’on découvrir que notre homosexualité est en fait « rationnelle » ?-, mais en réalité il n’en est rien puisque la question a déjà reçu une réponse. Poser cette question de l’origine de l’homosexualité au sein d’une pratique de soin psychique est déjà en soi une proposition contestable.

Dans un texte beaucoup plus récent de Tim Jackins (27) daté de 2010 (28), on apprend qu’un des résultats de séances de co-écoute sur le sujet de la sexualité est une perte d’intérêt pour la sexualité avec une personne du même sexe. L’homophobie y est donc toujours présente, bien que de façon moins franche que dans les textes précédents. Dans le texte le plus récent de Tim Jackins sur la question, publié en 2021, l’homophobie devient sybiline, même si sa rhétorique sur l’irrationalité de toute sexualité met la puce à l’oreille de qui connaît les textes précédents (29). Le soutien de RC prétendument sans faille depuis ses débuts aux personnes LGBTQ+ y est affirmé, sans évidemment qu’aucune mention ne soit faite des anciennes positions homophobes de RC ni des dissensions internes qu’elles ont créées. Encore une fois, des éléments du passé sont occultés, l’histoire est falsifiée et aucune analyse n’est produite sur tout cela.

Le texte de 1995 n’est plus diffusé à RC, mais ceux de 1999 et de 2010 sont toujours accessibles publiquement sur le site et peuvent être diffusés lors des formations et des rencontres à l’initiative des formateurs⋅trices et des responsables. Encore aujourd’hui il est donc possible de lire ces textes, de les juger fiables a priori comme il est demandé de le faire pour tout texte de RC (30) et d’assimiler leur contenu homophobe en faisant éventuellement « des séances » sur les résistances rencontrées.

Les accusations d’abus sexuels

Une chose difficile que l’on apprend quand on commence à lire des textes sur RC est le fait qu’Harvey Jackins a été accusé à de nombreuses reprises d’abus sexuels (31). La première fois que j’ai lu cette information, je n’ai pas réussi à y croire. J’en ai parlé à quelques anciens membres de l’association française, qui m’ont répondu que Jackins avait été la cible du FBI et que ces accusations étaient un coup monté. Pourquoi était-il la cible du FBI ? Parce que la co-écoute est très subversive pour l’ordre établi… Je n’ai pas cru à cette histoire invraisemblable, mais après tout, me disais-je à l’époque, les fausses accusations existent et ce n’est pas impossible que Jackins en ait été la cible, pour des raisons plus prosaïques de règlement de compte ou de jalousie. J’en suis restée là pour quelque temps.

Mais au fil des lectures, je me suis rendue compte que ces accusations, hélas, se répétaient : des groupes locaux sont partis de RC en dénonçant (entre autres) ces abus (32), un recueil de témoignages de personnes abusées par Jackins a été publié (33), des articles dédiés à la question ont été écrits (34), une organisation a été fondée par une victime de Jackins pour dénoncer ses abus de pouvoir (35), etc. On apprend aussi que Jackins a probablement été dans le collimateur du FBI dans les années 40 et 50, comme tant d’autres communistes aux USA à cette époque (36). L’histoire a donc été recyclée par la suite pour couvrir ses comportements abusifs, et continue à être utilisée à notre époque – de bonne ou de mauvaise foi je l’ignore.

Cette histoire d’un homme de pouvoir qui commet des abus sexuels et dont les méfaits sont couverts par toute une organisation est une histoire qui se répète ad nauseam. Nous avons aujourd’hui collectivement une plus grande conscience de ce phénomène grâce aux actions féministes de ces dernières années, mais nous sommes encore loin d’avoir systématiquement une réaction appropriée lorsque nous en prenons connaissance. J’ai moi-même mis longtemps à mesurer la gravité de ces informations et je les ai très peu partagées. Il y a là je pense une sorte de sidération, aggravée par le fait qu’il y a à RC une forte entrave à la communication entre co-écoutant⋅es, comme on l’a vu plus haut.

Les abus sexuels sont rendus possibles par tout un contexte. Qu’est-ce qui dans l’organisation RC a permis l’existence de tels agissements, et surtout, leur répétition et leur occultation ? Tant que ces questions n’auront pas été posées, qu’une analyse rétrospective n’aura pas été faite, et que des dispositions n’auront pas été prises pour éviter la reproduction de ces abus, il est légitime de craindre qu’ils se reproduisent un jour.

Conclusion

Entre les premiers écrits de Harvey Jackins dans les années 60 et les écrits les plus récents, on peut percevoir à RC une certaine évolution dans le ton employé et dans le contenu des idées. Mais comme on l’a vu, cette évolution se fait en occultant des pans entiers du passé et en transformant l’histoire de l’organisation, sans reconnaissance ni analyse des erreurs commises. Quant aux pratiques signalées dans ce texte qui participent à verrouiller la pensée critique, elles ont encore bien cours aujourd’hui comme hier. L’exemple le plus récent à ma connaissance (2021) concerne la dénonciation par des élèves d’un lycée à Boston (USA) d’une utilisation abusive de la co-écoute lors d’ateliers (37), à laquelle Tim Jackins réagit en ignorant le contenu de cette dénonciation, en la qualifiant d’attaque motivée par des détresses émotionnelles, et en améliorant l’image de RC afin de contrecarrer les éléments critiques rendus publics (38). On est bien loin encore une fois de l’authentique remise en question qu’aurait nécessitée cette affaire.

Ainsi, il semble bien que participer à RC suppose d’accepter que ces façons de faire ne changeront pas. Face à cela, j’ai pris pour ma part la décision de quitter cette organisation, mais de continuer la co-écoute, et même de continuer à la transmettre (39). En effet, je fais depuis longtemps la distinction entre la pratique de la co-écoute et l’organisation dans laquelle cette pratique est née. A mon sens, il peut être salutaire de détacher l’une de l’autre, comme cela se passe souvent dans l’histoire des pratiques humaines. Ce détachement à vrai dire s’opère déjà au sein même de RC : j’ai connu nombre de co-écoutant⋅es qui ne se préoccupaient guère de la théorie, du Guide ou de la communauté. Ce détachement s’est aussi produit au fil de nombreuses scissions au cours du temps, donnant naissance à d’autres approches de la co-écoute (40).

Le travail critique dont je rends compte ici est une étape importante pour opérer ce détachement d’une façon réflexive. Beaucoup l’ont fait avant moi et d’autres sans doute le feront après moi. Les nombreux textes qui sont utilisés comme références pour cet écrit émanent souvent – mais pas toujours – d’ancien⋅nes co-écoutant⋅es de RC. Ces textes méritent d’être connus car, bien que de qualité inégale, ils donnent un bon aperçu de la récurrence de certaines problématiques. On y trouve aussi des analyses de problèmes que je n’ai pas traités ici (41), ou seulement en filigrane, et qu’il peut être utile de connaître quand on participe à RC.

Nadine Gardères – finalisé en août 2022

Merci beaucoup à Emma, Marie, Séverine et Yves pour leurs précieuses relectures critiques et leurs corrections diverses.


Ressources critiques à propos de Re-evaluation Counseling (RC)

J’ai recensé ici des textes critiques de RC que j’ai trouvés au fil du temps sur le web anglophone. N’hésitez pas à utiliser le traducteur en ligne deepl.com pour les lire. La traduction est imparfaite mais largement suffisante pour comprendre.

[Transcriptions d’entretiens d’enquête sur des allégations d’abus sexuels] Transcripts of interviews investigating sexual abuse allegations, Holly Hurwitz and Steve Dickens (1988) https://web.archive.org/web/20150324041302/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/intervie.htm

[Lettre de démission du groupe de dirigeants francophones européens] Resignation letter from French speaking european leadership, Jessica Colman, Helene Bregani, Aida Sellami, Huguette Latreille, Janine Pavillon, Marie Danielle Koechlin, Jean-Marc Fert, Rose-Marie Bourreau, Noëlle Sulmoni, Daniel le Bon and many other ex-Reference Persons (1989) https://web.archive.org/web/20150324040808/http://home.comcast.net:80/~reevaluation-counseling/europe.htm

[Extraits de « Les racines de l’autoritarisme »] Excerpts from « The Roots of Authoritarianism », Lundy Bancroft (1990, 1991) https://web.archive.org/web/20150323023601/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/roots.htm

[Théorie de l’attaque] « Attack Theory », Steve Carr (1992) https://web.archive.org/web/20110928181256/http://www.utwatch.org/archives/polemicist/vol3no5_rc.html

[Sexe, mensonge et co-écoute] « Sex, lies and co-counseling », Matthew Lyons (1993) https://matthewnlyons.net/works-hosted-on-this-site/sex-lies-and-co-counseling/

[Une histoire documentée de la carrière de Harvey Jackins et de la Re-evaluation par la Co-écoute, réalisée par le groupe d’étude des cultes psychothérapeutiques] « A documentary history of the career of Harvey Jackins and Re-evaluation counseling« , assembled by the study group on psychotherapy cults (1993) https://web.archive.org/web/20150402140908/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/documentary_history_pdf’s.htm

[L’influence du groupe et la psychologie du culte dans RC : une critique] « Group influence and the psychology of cultism within Re-evaluation Counselling: a critique », Dennis Tourish and Pauline Irving (1995) https://www.culteducation.com/group/1114-re-evaluation-counselling/17866-group-influence-and-the-psychology-of-cultism-within-re-evaluation-counselling-a-critique.html

[Critique de RC] « Critique of Re-evaluation Counseling » (1995) https://critiqueofrc.wordpress.com/

[Une ex-personne de référence s’exprime sur la politique à propos des gays/lesbiennes/bisexuel⋅les] « Ex-ARP speaks out on gay/lesbian/bisexual policy » (non daté, après 1995) https://web.archive.org/web/20150324041257/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/glb.htm

[Pourquoi je ne suis pas resté à RC/ Ce qu’il s’est passé après] « Why I did not stay in Re-evaluation Counseling / What happened next », John Heron (1996) https://web.archive.org/web/20061014131610/http://www.co-counselling.org.uk/organisation/history.html#john-heron-2

[Comment RC m’a ôté mon pouvoir d’agir] « How I was disempowered by Re-evaluation Counseling », Andrew Rushton (1996) https://web.archive.org/web/20150321060948/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/disemp.htm

[Comparaison des termes de RC et des concepts de la Dianétique] « Comparison of Re-evaluation Counseling Terms and concepts with Dianetics », Rich Mesek (1998) https://web.archive.org/web/20091020220546/http://geocities.com/SoHo/studios/8215/dia.html

[La compréhension par une personne de ses expériences au sein de RC] « One Person’s Understanding of his Experiences in RC », Rich Mesek (non daté, après 1999) https://web.archive.org/web/20150321060937/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/Oneperson.htm

[Le pouvoir et l’autonomie des membres de RC] « Power and autonomy of RC members », Jerry Maxwell (1999) https://web.archive.org/web/20150324041322/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/power_autonomy.htm

[Déclaration d’une ancienne leader de RC] « Statement by a former RC Leader » https://web.archive.org/web/20150323023607/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/statemen.htm   

[Re-evaluer RC] « Re-evaluating RC » https://web.archive.org/web/20150324040823/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/rrc.htm

[RC et le travail sur les premiers souvenirs sexuels – une réflexion personnelle] « RC and working on early sexual memories -a personal reflection » https://web.archive.org/web/20150323023535/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/esm.htm

[L’histoire de la brève participation d’un psychiatre à RC] « A psychiatrist’s story of his brief involvement in re-evaluation counseling », Richard M.Childs https://web.archive.org/web/20150407070133/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/pstory.htm

[Scientologie, maoïsme et les réévaluations de Harvey Jackins] « Scientology, Maoism, and the Reevaluations of Harvey Jackins », chapitre de On the edge, Dennis Tourish and Tim Wohlforth (2000) https://www.taylorfrancis.com/books/mono/10.4324/9781315702032/edge-tim-wohlforth-dennis-tourish?refId=5a192f29-41a8-4f3c-93c7-8f817d4bf3cc&context=ubx

[La co-écoute RC est-elle bonne pour la santé ?] « Is RC Co-counseling healthy ? », Jerry Maxwell (2001) https://web.archive.org/web/20150324041307/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/new_page_3.htm

[Le sexe et RC] « Sex and Re-evaluation Couseling », J. Bennet (après 2002) https://web.archive.org/web/20150324040818/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/new_page_9.htm

[Est-ce que RC est basée sur la science ?] « Is RC based on science? », Jerry Maxwell (2002) : https://web.archive.org/web/20150323023556/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/rcscienc.htm

[Retenir les co-écoutants : mécanismes favorisant l’engagement affectif dans une communauté thérapeutique diffuse] « Retaining RCers: Mechanisms Promoting Affective Commitment in a Diffuse Therapeutic Community », Kerry J. Strand (2008). C’est un document à télécharger en ligne après avoir tapé le titre (en anglais) dans une barre de recherche.

[Une autre perspective sur RC] Another perspective on Re-Evaluation counseling (blog) (2011/2012) https://resistrc.wordpress.com/

[La gauche et la culture thérapeutique] « The left and Therapeutic culture », Beryl Satter (2015), chapitre du livre Rethinking Therapeutic Culture https://academic.oup.com/chicago-scholarship-online/book/19542/chapter-abstract/178241286?redirectedFrom=fulltext

[La Méditation Transcendantale et la Reevaluation par la co-écoute dans les écoles] « Transcendental Meditation (TM) and Re-Evaluation Counseling in Schools » https://freedomofmind.com/transcendental-meditation-schools/, Steven Hassan (2021)

[Le chef de file de RC considère les critiques des étudiants comme une « attaque »] « RC leader dismisses students’ criticism as ‘attack' » https://edition.pagesuite.com/popovers/dynamic_article_popover.aspx?artguid=acd93e0f-9f10-4ec9-90a2-eb706c7956ea&appid=1165, Laura Crimaldi, Naomi Martin and James Vaznis, Globe Staff (2021) (copie d’un article du Boston Globe, en accès payant : https://www.bostonglobe.com/2021/07/08/metro/organization-calls-boston-students-sharing-their-unlicensed-counseling-experiences-an-attack/?p1=BGSearch_Overlay_Results )


Notes

1 Le texte " Mon parcours avec l’organisation Re-evaluation Counseling (RC)" 
donne un premier aperçu des difficultés que j’ai rencontrées
(https://unecoecoute.fr/mon-parcours-avec-lorganisation-re-evaluation
-counselling-rc/).
2 Co-écoute (https://fr.wikipedia.org/wiki/Co-%C3%A9coute).
3 Comprehensive Glossary of RC Terms (https://www.rc.org/publication/theory/
glossary/glossary)
4 Cette brochure est diffusée lors des " classes de base " et autres 
regroupements,  
et est disponible sur la la plateforme de vente des écrits de RC Rational 
Island Publishers, (https://rationalisland.com/fmi/webd/RIP_Web).
5 Pages 12 à 18 de " A documentary history of the career of Harvey Jackins 
and re-evaluation counseling ", assembled by The Study Group on Psychotherapy 
Cults (1993) (https://web.archive.org/web/20150402140908/http://home.
comcast.net/~reevaluation-counseling/documentary_history_pdf's.htm).
6 The Human Side of Human Beings, Harvey Jackins (1964)
(https://www.rc.org/publication/theory/contents).
7 Voir notamment : " Comparison of Re-evaluation Counseling Terms and 
concepts with Dianetics ", Rich Mesek (1998) 
(https://web.archive.org/web/20091020220546/http://geocities.com/SoHo/
studios/8215/dia.html).
La fiche Wikipedia sur la Dianétique est aussi une bonne source pour qui est 
familier des concepts de RC, on y retrouve facilement les similitudes.
8A very brief look at the history of RC "
(https://www.rc.org/publication/theory/origin).
9 " A very brief look at the history of RC ".
10 Voir la notion de " courant ascendant ", par exemple dans le petit texte 
" Benign reality " (https://www.rc.org/publication/theory/reality).
11 Voir par exemple " Thinking about thinking ", Harvey Jackins (1979) 
dans lequel la co-écoute est comparée aux sciences physiques et aux 
mathématiques au niveau de son exigence de rigueur (https://
www.rc.org/publication/present_time/pt40/pt40_33_hj).
Cette prétention était aussi celle de L. Ron Hubbard avec la Dianétique, 
puis avec la Scientologie dont le nom parle de lui-même.
12 Voir par exemple sur cette question : " Is RC based on Science ? " Jerry 
Maxwell (2002) (https://web.archive.org/web/20150323023556/http://home.
comcast.net/~reevaluation-counseling/rcscienc.htm).
13 Une référence sur la question est la brochure " Ce qui ne va pas dans le 
système de la ‘santé mentale’ et comment y remédier ", qui n’est pas accessible 
sur le net mais qu’on trouve sur Rational Island Publishers.
14 Voir la rubrique " O " du Guide. On trouvera un développement de ces idées 
dans le texte de Janet Foner, " La politique de la co-écoute et les médicaments 
psychotropes ", dans " Un nouveau type de communicateur " sur Rational 
Island Publishers. Janet Foner a été la "référente internationale
pour la libération de la santé mentale" à RC pendant des 
décennies.
15 C’est par exemple l’explication unilatérale qui est donnée à une personne 
entendant des voix, sur le site de RC : " Hearing Voices " 
(https://www.rc.org/publication/present_time/pt178/pt178_
020_multiple).
16 Cette vision est exposée explicitement dans les " objectifs à long terme " 
de la brochure " Ce qui ne va pas dans le système de la ‘santé mentale’ 
et comment y remédier " op.cit. On retrouve cette façon de penser 
dans l’ensemble des textes de Janet Foner. Voir par exemple " Mental Health 
Liberation " (https://www.rc.org/publication/present_time/pt188/pt188
_060_jf).
17 Dans " A propos des médicaments psychiatriques ", Janet Foner (non daté)
(https://www.rc.org/publication/translations/french/A_propos_des_m%C3%83_
dicaments_psychiatriques.pdf).
18Group influence and the psychology of cultism within Re-evaluation 
Counselling: a critique ", Dr. Dennis Tourish and Pauline Irving (1995) 
[traduction deepl.com] (https://www.culteducation.com/group/1114-re-evaluation
-counselling/17866-group-influence-and-the-psychology-of-cultism-within-
re-evaluation-counselling-a-critique.html).
19 Voir la rubrique A.3. du Guide pour les Communautés de Re-evaluation 
par la Co-écoute (édition 2013) (https://www.rc.org/publication/translations
/french/French_Guidelines_2013.pdf).
20 Voir la rubrique N. du " Guide " op.cit.
21 Voir la rubrique P. du " Guide " op.cit.
22 Steve Carr “Attack Theory” op.cit.
23 Voir par exemple " Ex-ARP speaks out on gay/lesbian/bisexual policy " 
(non signé, non daté) (https://web.archive.org/web/20150324041257/http://
home.comcast.net/~reevaluation-counseling/glb.htm).
24Harvey Jackins on homosexuality ", Harvey Jackins (1995) [traduction 
des citations deepl.com] (https://web.archive.org/web/20110813172110/http://
cleanoregon.tripod.com/steinexposed/id14.html).
25 À ce propos, voir aussi  “Conjectures sur ce que pourrait être une 
sexualité complètement rationnelle pour les êtres humains”, Harvey Jackins 
(1992) (https://www.rc.org/publication/translations/french/Conjectures
_sur_pourrait.pdf).
26 "D’autres aspects sociétaux de l’oppression des hommes : homophobie 
et oppression des homosexuels " (1999) (https://www.rc.org/publication
/translations/french/D_autres_aspects_socie%C3%8C_taux.pdf).
27 Tim Jackins est le fils de Harvey Jackins, devenu “personne de référence 
internationale” à la mort de son père en 1999 et jusqu’à aujourd’hui (juillet 
2022).
28 " Les connexions humaines et le sexe ", Tim Jackins  (2010) (https://
www.rc.org/publication/translations/french/Les_connexions_humaines_et_le_
sexe.pdf).
29RC’s Commitment to LGBTQ+ Liberation " 
(https://www.rc.org/publication/present_time/pt205/pt205_073_tj).
30 Voir par exemple “RC Literature and Learning Re-evaluation Counseling”, 
Tim Jackins (2008)
(https://www.rc.org/publication/present_time/pt153/pt153_064_tj).
31 Un certain nombre de sources sont recensées sur la page Wikipedia de Harvey 
Jackins (https://en.wikipedia.org/wiki/Harvey_Jackins).
32 Voir page 21 de " A documentary history of the career of Harvey Jackins 
and re-evaluation counseling " op. cit., ou encore " Resignation letter 
from French speaking european leadeship " (1989)
(https://web.archive.org/web/20150324040808/http://home.comcast
.net:80/~reevaluation-counseling/europe.htm).
33 " Transcripts of interviews investigating sexual abuse allegations ", 
Holly Hurwitz and Steve Dickens (1988) (https://web.archive.org/web/
20150324041302/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/intervie.
htm).
Voir aussi : " Statement by a former RC Leader " (non signé, non daté) 
(https://web.archive.org/web/20150323023607/http://home.comcast.net/~
reevaluation-counseling/statemen.htm).
34 Voir par exemple " Sex, lies and co-counseling ", Matthew Lyons (1993) 
(https://matthewnlyons.net/works-hosted-on-this-site/sex-lies-and-co-
counseling/) ou encore " One Person's Understanding of his Experiences 
in RC ", Richard Mesek (non daté) (https://web.archive.org/web/
20150321060937/http://home.comcast.net/~reevaluation-counseling/Oneperson
.htm).
35 Stop Abuse by Counselor fondé par Shirley J. Siegel, voir page 33 de " A 
documentary history " op.cit. ou encore " Manipulative Therapists ", Shirley 
J. Siegel (1992) (https://cultrecovery101.com/cult-recovery-readings/
manipulative-therapists/).
36 Voir page 18 de " A documentary history " op.cit. ou encore " Attack 
Theory ", Steve Carr (1992) (https://web.archive.org/web/
20110928181256/http://www.utwatch.org/archives/polemicist/vol3no5_
rc.html).
37 Les articles du Boston Globe relatant l’affaire ne sont pas en accès 
gratuit (https://www.bostonglobe.com/search/?q=%22re-evaluation
+counseling%22) mais on peut avoir accès à un historique dans cet article 
(part.2), Steven Hassan (juin 2021) (https://freedomofmind.com/transcendental
-meditation-schools/).
38 La réaction de Tim Jackins (juillet 2021) (https://www.rc.org/publication
/theory/timworldchange/pt204_005_tj) et une analyse de cette réaction,
(https://edition.pagesuite.com/popovers/dynamic_
article_popover.aspx?artguid=acd93e0f-9f10-4ec9-90a2-eb706c7956ea&appid=1165)
où un historique de l’affaire est également fait (juillet 2021) (copie 
d’un article du Boston Globe).
39 La décision de garder le nom " co-écoute " a été le fruit d’une longue 
réflexion, aidée par de nombreux échanges. Un texte explicitant ce choix est 
en cours d’écriture.
40 Dont CCI que j’ai évoqué plus haut. J’ai rencontré plusieurs membres 
de CCI depuis que j’ai quitté RC, sans pour autant avoir décidé de m'affilier.
41 Par exemple : le travail sur les premiers souvenirs sexuels, l’organisation 
communautaire et hiérarchique, l’utilisation des notions de "réalité" et de 
"rationalité", l'usage abusif de certaines techniques...

8 commentaires

  1. Merci pour cet article qui ne cache pas les liens douteux de la co-écoute avec tout un tas de choses très limites, comme la scientologie ; ou des façons de faire typiques des organisations hiérarchiques voire sectaires (les abus sexuels de Jackins en particulier) ; et aussi les dérives dangereuses d’une pensée unique qui explique tout – les vues de Jackins, et donc RC, sur l’homosexualité sont vraiment à vomir.
    C’est courageux et honnête de publier ça, le partage de ton parcours à RC (https://unecoecoute.fr/mon-parcours-avec-lorganisation-re-evaluation-counselling-rc/) permet de mieux situer et comprendre ta réflexion.
    Et c’est aussi très classe (et c’est justement ce que tu critiques de RC, qui ne souhaite pas le faire) de mettre à jour, pour les personnes qui se forment avec toi, les points noirs avec lesquels flirtent la co-écoute.
    Au fond, c’est essentiel de donner ces éclaircissements pour une pratique qu’on peut qualifier de hors-norme ou alternative, en tout cas peu répandue. En effet, et comme tu le soulignes, il me semble que, pour se justifier au regard du monde dominant, ces pratiques ont une tendance facile à la simplification, à la généralisation, allant jusqu’à s’intéresser à des domaines très éloignés du leur : ainsi, la co-écoute doit pouvoir tout expliquer et résoudre. Cela amène facilement à construire des mythes et des cadres très stricts de partage (en particulier l’interdiction de la critique) pour protéger la pratique contre le mépris et les attaques du monde dominant. Bien sûr, ce mépris et ces attaques ne sont pas seulement fantasmés pour permettre le cloisonnement, ils existent réellement, en tout cas dans une certaine mesure. Mais il s’agit de faire la différence entre attaque et critique, comme tu le pointes très justement, quand bien même les deux s’entremêlent souvent puisque les pratiques sont toujours prises dans des rapports de force.
    Le travail est double donc:
    – d’un côté, être le plus sincère ou rigoureux possible dans nos approches « hors-norme »; cette sincérité est notre meilleure alliée dès lors que nous souhaitons partager une approche qui nous semble importante et nous tient à coeur – meilleure pour le développement de la pratique autant que pour sa légitimité face aux normes ;
    – d’un autre côté, porter cette rigueur dans le champ des pratiques dominantes, tant pour les critiquer que pour reconnaître leur pertinence là où il le faut, en évitant de considérer notre propre pratique comme l’unique alternative.
    Andréine Bel (https://www.yukido.fr/) et toi avaient bien cela en commun de mener ces deux combats de front, qui partagent un égard profond pour la complexité dans ce qu’elle a de plus essentiel, c’est-à-dire de plus vivant. C’est un équilibre qu’il n’est pas aisé de tenir sur la distance, mais tu le fais.

  2. Hello Nadine, c’est un gros travail que tu as fait là. Avant de te connaître je ne connaissais pas ni la co-écoute ni « RC ». Il y a dans cette structure une volonté d’emprise forte, je retrouve des choses que j’ai pu lire dans des témoignages d’ancien-nes scientologues.
    Tu as su être fidèle avec toi-même, et tu as essayé autant que possible d’être fidèle aux personnes que tu appréciais et qui t’ont apporté à RC. Les deux textes que tu partages ici sont très forts et montrent combien tu as travaillé ces dernières années à digérer cette période de ta vie.
    Bravo et au plaisir de te/vous revoir et d’expérimenter un jour cette pratique !
    émilie

  3. Merci Nadine pour ce texte, fruit de plusieurs années de réflexivité sur ces sujets, écrit avec rigueur et intégrité, et qui met courageusement à jour les zones d’ombres les plus subtiles issues de tes croyances les plus profondément ancrées, de tes rituels les plus chers. Cela fait écho.
    Quelle source d’inspiration que de porter la puissance de l’esprit critique à l’endroit où prennent source les passions les plus essentielles et fondatrices de nos vies, sans sombrer dans le confort ou l’illusion.
    Que cette étape importante te permette d’asseoir la suite de ton parcours dans ta vérité, en continuant d’y intégrer et d’y inclure toutes les contributions qui feront sens pour toi, et de questionner.
    J’aime la façon dont tu ne cherches à convaincre personne, dans le seul effort de formuler une parole au plus proche de toi-même, et sans aucune concession.
    Bonne suite !
    Emma

  4. Merci pour ce travail qui t’as pris beaucoup de temps, d’énergie et de rigueur.
    J’ai personnellement adhéré une fois à RC car tu encourageais les personnes que tu formais à le faire pour que ce réseau vive et s’agrandisse.
    Etant assez allergique aux dogmes et aux gourous ( le fils après le père qui donne la ligne directive !!??), je me suis ensuite plutôt tenue éloignée de cette organisation.
    Je trouve important que des voix dissonantes comme la tienne soient entendues afin que la co-écoute VIVE.
    Non pas qu’elle existe, pour cela pas besoin de toi ni de moi ( quoi qu’on ne peut pas dire que sa propagation soit une réussite jusque là) mais pour qu’elle respire, se remette en question, évolue, se confronte, etc…
    Il me semble qu’elle ne pourra avoir une existence autre que confidentielle qu’à cette condition là.

    Séverine

  5. J’apprécie beaucoup ce travail considérable et audacieux. Merci de soulever, mettre en mouvement, aérer. Cela peut être troublant, désagréable, mais c’est grâce à cela que les Choses (pratiques, relations, etc) s’enrichissent, grandissent, se déploient.
    Et surtout que nous gardons notre Liberté.

    La démocratie, ou plus simplement la vie ensemble par le droit à toustes de s’exprimer et d’être pris.es en compte et respecté.es,
    suppose de supporter les désaccords, les tensions, les dissensus, d’être interrogé.
    Si toute remise en cause, critique (affirmation de son intelligence !) sont délégitimées par l’excuse que cela vient de nos détresses, que c’est parce que nous avons un problème,
    c’est une façon polie rhétoriquement (mais aliénante et humiliante) de dire ‘ferme ta gueule, pratique et tu accepteras’.
    En moins délicat dans les mots, cela m’évoque l’approche actuelle du gouvernement où tout refus, toute remise en question, nous fait être traité.es de ‘complotistes’, d’ ‘islamogauchistes’, d’irrationnel.les/ignorant.es.

    La partie sur le côté homophobe de Harvey Jackins signale un côté monstrueux et étriqué voyant l’hétéronormativité et ce qui va avec comme la référence saine.
    Savoir clairement comment se positionne Maintenant RC sur cette question et plus globalement sur le respect de la singularité de chacun.e versus la normativité, serait une des questions cruciales.

    Je détache moi aussi la coécoute de l’organisation mère de cette pratique. J’ai le désir de coécouter avec toutes personnes sans prendre en compte son attachement pour RC. Mais je trouve nécessaire d’avoir ces connaissances et prendre des décisions éclairées pour savoir dans quelle mesure je m’implique auprès de l’organisation (Rencontres officielles, écriture d’articles, etc).

    Le chemin continue … heureuse qu’il soit parsemé de questions, de soulèvements, de chutes, d’humilité et de belles façons de nous redresser, ensemble.

  6. « Il n’y a ainsi aucune possibilité au sein de RC de comparer, d’amender ou d’enrichir ce qui est enseigné. »
    Comparer c’est chaud en effet, mais amender ou enrichir, on peut le faire en principe, en respectant les processus… Bon mais je pinaille, parce qu’en fait je suis surtout d’accord avec toi !

    Dans la citation de Dennis Tourish and Pauline Irving « … la perception de la réalité par le pratiquant est invalidée… » : de fait il y a ce concept central de réalité en co-écoute qui est un peu décalé par rapport à l’acception commune du mot (tu l’évoques en note 41, et c’est aussi de ça que tu parles finalement dans ton précédent texte sur la nature humaine).
    Il est un peu schizoïdant, et même s’il a sa raison d’être je crois que ça n’est pas efficace sur le long terme. Il vaudrait mieux peut-être une clarté sur les processus de croyance, les choix idéologico-psychiques, etc.
    Et pourtant, je peux imaginer que ça part d’une bonne intention : simplifier, là encore. Parfois c’est plus efficace pour entrainer les foules, ou juste pour pouvoir « inclure tout le monde » de ne pas être « trop » critique, « trop » cohérent, « trop » justement détaillé, semblent penser plus ou moins consciemment … certains « pères du peuple » ?

    C’est la question de la fin ou des moyens, et en effet au final presque toujours d’un patriarcat terriblement retors (et bien souvent incarné par des femmes…)
    L’historique dianétique nous renvoie à des questionnements qu’on partageait à l’époque de l’enf’ buiss’, sur les régimes de « protection ».

    Je reste partisan, comme toi je crois et heureusement nombre de nousses, du dialogue, de la remise en question collective, de l’évolution continue.
    Quand on lit simplement le tout début du guide des communautés, la super-intention de RC n’est _pas_ révolutionnaire – contrairement à ce que la plupart d’entre nous avons envie d’en faire, dans et en-dehors du réseau formel : elle est personnelle. « Regagner notre intelligence », comme tu le cites juste après. Il n’est pas là question de collectif ou de politique ! Ça m’a surpris d’y revenir, quand j’ai voulu commencer à faire des corrections dans ce texte-cadre-planétaire.

    Je voulais en particulier affiner, rendre plus contextuelle, plus adapté à la diversité des situations, tout ce qui concerne la fameuse non-socialisation. En bien des occasions, il m’a semblé qu’elle était employée pour protéger et nourrir… du « drame » ! dans l’acception typique de la co-écoute elle-même à savoir : des peurs qu’on se refuse à décharger.
    Les mémoires de violences et d’abus n’y sont peut-être pas pour rien non plus, d’ailleurs. Un petit câlin pour sortir de la séance ? Pourquoi pas… si…

    J’ai suivi finalement un chemin similaire au tien : j’ai quitté l’asso. Moins en conflit avec ses principaux membres je crois (?), mais sans guère parvenir à dialoguer vraiment pour autant… mais à vrai dire, je n’en ressens pas le besoin, et je ne suis pas sûr d’en avoir l’énergie ces temps-ci.

    Et puis, je continue à voir du sens ici et là, dans et hors de cette asso et de ce réseau bizarre. J’avais essayé une critique borderline ici : https://lesuperflux.fr/2020/11/01/co-ecouter-critikreso3/ et B avait envoyé à Tim mais … pas de retour, well. I guess, d’autres prios.

    À moi aussi, il y a bien d’autres conflictualités qui me semblent prioritaires.
    J’ai co-écouté pas mal avec R (un des anciens, pour qui ne le connaît pas, et la principale contribution à la traduction des textes en français), et j’ai cru percevoir chez lui qu’on peut s’en foutre un peu de certains éléments de régulation … qui peuvent sembler bien secondaires en effet par rapport aux enjeux de souffrance atroce engendrés par les oppressions planétaires sur lesquel-le-s on décharge… tout en restant au cœur de l’écosystème. Sacrifier un peu la forme quand l’essentiel est bien là.
    Cette souplesse que naguère j’aurais appelée incohérence et qui m’aurait réactivée (#patriarche #cadre #risquesuicidaire #projections #drame et #schizophrénie encore), à présent elle me donne plutôt de l’espoir. On cherche juste à faire de notre mieux, là où on est. Tant mieux si d’autres font pareil à côté, même si on n’est pas d’accord sur les modes, et même si on n’est même plus capables de communiquer tellement on n’est pas d’accordes et qu’on trouve l’histoire et les comportements absurdes, ubuesques ou kafkaïens. On finira peut-être quand même par se rejoindre. Et il n’y a rien qui n’ait pas de sens pas vrai ?

    Plus personnellement : mon père n’était-il pas psychiatre, et n’est-il pas au moins aussi fou que moi ? Dois-je le haïr, m’en éloigner ? Bah… ne pas surfréquenter bien sûr mais… c’est un vieil homme seul, maintenant. Je ne crois pas au concept de toxicité, ou plutôt je ne l’applique qu’aux situations, pas au personnes : je crois toujours à la possibilité du pardon, du changement.
    Certes une croyance encore, et parfois difficile à incarner en plus.

    Je suis curieux de ce pourquoi tu as conservé le nom co-écoute, toi… je lirai ce prochain article !
    Moi, ce serait un peu avec ces idées-là. « Ça marche plutôt bien dans l’ensemble, quand même ». Et aussi ben, c’est le mot que j’emploie depuis le début et je continue la même pratique, alors. Propriété d’usage !
    Harvey lui-même savait bien que la co-écoute n’était pas cantonnée à son réseau formel, il parle des non-alignéEs dans certains textes comme de légitimes contributeurs. Chez lui aussi, il restait des petits paquets de détresse einh hihi, comme chez son fils, comme chez tout le monde.

    La ré-émergence totale, c’est une finalité qui ne peut s’opérer je crois qu’à l’échelle d’une communauté bien plus vaste que celles auxquelles nous avons pour l’instant accès, peut-être même seulement à l’échelle de toute notre espèce, peut-être même seulement au-delà encore. C’est pas vraiment une croyance, plutôt une direction hypothétique… que j’expérimente avec mes moyens.
    Humblement mais pas tout seul, par chance ! On partage avec Sonia une recherche quotidienne, parfois avec d’autres. Et c’est à deux aussi qu’on écrit sur la thématique émotion ces-temps-ci : https://www.murmuredesforets.fr/article/

    Merci merci Nadine !
    J’avais imprimé tous tes articles pour qu’on les relise à deux sur papier (et non chacun-e sur notre écran), et qu’on formule des réponses peut-être ou des suites, mais ça n’a pas eu lieu comme ça (on a souvent pas le temps d’accomplir tous nos objectifs :^) et à présent où diable ai-je mis ces feuilles ?

  7. Et ben, quel boulot!
    Bravo Nadine d’avoir lu, compilé tous ces textes. D’avoir trié dans ta tête et d’avoir offert une synthèse critique de RC.
    Ma question est : maintenant, comment s’affilier à un réseau national de co écoute. Je trouve souvent les articles de RC indigestes, et du coup je suis réticente à en lire. Je préfère pratiquer, ayant besoin d’apprendre par le corps, par la vraie vie. Mais j’ai quand même besoin d’abreuver mon intellect pour continuer à apprendre théoriquement.
    Du coup j’ai deux questions :
    – Pourrais tu (ou quelqu’un.e), lorsque tu en auras l’énergie, continuer à partager des textes de co-écoute qui sont pertinents et efficaces (les tiens, mais aussi ceux des autres). (Sur les textes de ta vision de RC, c’est surtout sur les critiques, ce qui est extrêmement important, mais là je parle de la pratique plus générale de la co-écoute).
    – Comment créer et contribuer à un réseau mondial (j’exagère à peine) et comment continuer à se former (au delà de la classe de base)?

    Merci d’apporter ces réflexions pertinentes pour que la co-écoute se déploie, parce que quand même c’est sacrément efficace comme pratique.

  8. Bonjour Léon, je viens juste de voir ton commentaire.

    Tu trouveras dans la rubrique « la co-écoute ailleurs » (tout en bas du site) la totalité des orgas de co-écoute que je connais. Il existe aussi quelques groupes locaux autonomes de-ci de-là.

    Sur les sites de ces orgas, tu trouveras des infos pour te former avec eux, ce qui donne accès à leur réseau, et tu trouveras aussi leurs écrits, dont certains sont à visée pratique. Il faut fouiller un peu…

    Pour le réseau mondial, il faut abandonner tout espoir en ma personne 😁

    Et on est d’accord que la co-écoute c’est vraiment super !

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